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Tradition des Tableaux de Paris

juancampicel12 de Noviembre de 2013

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Tradition des Tableaux de Paris. Allégorisation de la ville

La section « Tableaux parisiens » des Fleurs du Mal regroupe dix-huit « tableaux » liés comme le souligne Ross Chambers, à un contexte qui est la ville de Paris, la « parisianité » de ces tableaux étant donnée ainsi comme la source de leur signification. Mais « la notion de Paris qui est pertinente n’est pas une idée spatiale, mais un concept discursif. Paris n’est pas un lieu, par exemple la capitale de la France sous le Second Empire, mais le moyen de désigner un code de lecture, signalant la présence contextuelle d’un groupe de propositions implicites que l’on peut regrouper sous le nom de « modernité ». »[1]

Pour comprendre d’où est partie cette notion, il faut remonter en 1846 lorsque Baudelaire écrivait dans les Salons : « Toutes les beautés contiennent, comme tous les phénomènes possibles, quelque chose d’éternel et quelque chose de transitoire, d’absolu et de particulier ».

Cette définition va annoncer : « les directions diverses que prend le regard jeté par le poète sur la grande ville ».[2] Elle inspire à Baudelaire deux sentiments fortement contrastés : le solennel et le fourmillant.

Ainsi, le poète qui a établi domicile au même niveau que les clochers veut pouvoir écouter :

Leurs hymnes solennels emportés par le vent (v.4)[3]

Quant au fourmillement, il provoque chez Baudelaire deux réactions parfaitement opposées. Il est d’abord exaspéré par le bruit ambiant que cause la circulation intense des voitures ; la cité « chante rien et beugle » (v.11, p.136) dans Les aveugles, la rue dans A une passante « hurle » (v.1, p.137), dans Le crépuscule du soir (p. 138) c’est un rugissement général, fait de cuisines qui sifflent, de théâtres qui glapissent, d’orchestres qui ronflent, de volets cognés par les démons.

Ce fourmillement trouve aussi grâce à ses yeux et cela transparaît dans de nombreux textes comme Les Sept Vieillards (p.132) et son apostrophe initiale : « Fourmillante cité » (v.1) ou dans le poème Les petites Vielles :

Traversant de Paris le fourmillant tableau (v.26)[4]

L’artiste moderne se doit donc d’être un flâneur[5], fasciné par l’expérience de l’inconnu que cette foule tout en mouvement lui apporte.

La foule est son domaine ; sa passion et sa profession consistant en se fondre en elle. Pour le flâneur parfait, pour l’observateur passionné, le plaisir à prendre place dans la sphère du nombre, dans les mouvements du fugitif et de l’infini, est immense. Baudelaire reprend ici ce qui avait été inauguré par Mercier dans ces Tableaux de Paris. Le flâneur n’est donc pas un observateur nonchalant : il se meut dans la foule, fasciné par les figures marginales du monde moderne qu’il croise. Par leur singularité, elles émergent de la foule neutre comme des apparitions qui, pour le poète flâneur, peuvent être des figures mêmes de la foule. Chacun de ces individus dont la somme forme la foule est donc, en puissance, un de ces êtres qui pourraient l’intéresser personnellement ; poétiquement, ils sont les seuls à exister, tandis que les autres restent dans « l’anonymat de la tourbe ».

Ces êtres peuplant le Paris de Baudelaire sont d’abord ceux qui sont semblables à lui : « seuls, sans attaches familiales, et plus généralement sans lien avec les structures sociales qui forment le corps de la ville et de son ordre ».[6] Il en va ainsi des vieux mendiants des Sept Vieillards (p.132), des petites vieilles abandonnées de tous, des aveugles et autres malades isolés par leurs souffrances, et de toutes les figures en marge de la société telles que prostituées, voleurs et joueurs. Les seuls personnages qui pourraient être intégrés à la société

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