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Enviado por   •  10 de Abril de 2014  •  Síntesis  •  8.787 Palabras (36 Páginas)  •  176 Visitas

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Année universitaire 2011-2012 Semestre d’automne

Mode & Luxe : images et réalités de la nouveauté

Serge Carreira

Une brève histoire du luxe :

de l’artisanat à l’industrie du rêve

Le luxe est issu d’une longue tradition et porte, en soi, l’héritage du passé. L’essentiel est de se concentrer sur l’émergence du luxe « moderne ». Il ne parait pas nécessaire de revenir sur ses premières expressions sous l’Antiquité ou au Moyen-Age.

La Renaissance : naissance d’une esthétique

1377. La papauté retourne à Rome après un long séjour à Avignon. Dans un contexte difficile, les papes successifs vont devoir lutter pour asseoir leurs pouvoirs spirituels et temporels sur les Etats Pontificaux et sur l’Europe. L’art et l’esthétique vont être des outils puissants pour affirmer leur autorité et leur supériorité. Progressivement, les papes vont déployer, à Rome, un faste inégalé1.

On redécouvre, à cette époque, la philosophie platonicienne, le culte de la beauté, les récits mythiques (dont « Les Métamorphoses » d’Ovide). La découverte de l’imprimerie va permettre une large diffusion de ces textes et de nouvelles interprétations de ces récits. Les plus grands artistes vont être conviés à réaliser des œuvres d’exception à la gloire des souverains pontifes et de la ville éternelle (le plafond de la chapelle Sixtine peinte par Michel- Ange entre 1508 et 1512 en est l’un des plus brillants par exemple). Ces fastes permettent à Rome de s’imposer comme une capitale majeure et les autres royaumes européens admirent toutes ces merveilles avec envie.

En prise avec son époque, François Ier permet à la France de rejoindre le cercle des nations innovantes et avant-gardistes. Il fait construire de nombreux châteaux et fait venir à la cour les artistes. Le plus célèbre sera, bien évidemment, Léonard de Vinci qui laissera, en France, sa fameuse « Joconde ». Se contentant d’imiter le modèle romain, dans un premier temps, les artistes vont progressivement trouver leurs propres moyens d’expression en France.

Repousser les limites : l’excellence du XVIIIe siècle

C’est à la fin du XVIIe siècle qu’apparaît un nouvel art du paraître préfigurant le système actuel. C’est la naissance de ce que l’on désigne comme « l’art de vivre » et Paris tient une place de premier ordre. La Cour de Louis XIV, plus que toute autre, installe un apparat jamais connu auparavant qui rayonne dans le monde entier. «Il faut éblouir pour s’imposer »2. Les fournisseurs de ces biens précieux ouvrent des boutiques et les premières revues de « mode » sont publiées3. Face à l’avance anglaise ou germanique dans certaines

1 Voir notamment l’ouvrage d’Anne Kraatz, « Luxe et luxure à la Cour des Papes de la Renaissance », Les Belles Lettres, 2010.
2 Analyse de Karl Lagerfeld s’exprimant sur le faste de la cour de Louis XIV à l’occasion de l’exposition présentée au Château de Versailles en 2009.

3 Au sujet de la naissance du luxe moderne en France, le passionnant ouvrage de Joan DeJean, « Du Style », Grasset, 2006. Ces premières revues sont, en fait, des gravures reliées qui illustrent la mode du moment et ses évolutions.

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industries d’excellence, le ministre des Finances Jean-Baptiste Colbert souhaite dynamiser l’économie et les exportations françaises avec la création des manufactures4.

A cette mode de Cour extravagante, dont l’objectif est de démontrer la suprématie aristocratique, vient s’ajouter des habitudes plus sobres et pratiques dans les villes. Cette attitude est adoptée par la classe bourgeoise qui, par la même, se distingue et se constitue une identité de groupe. D’autant qu’une partie des usages, dont l’exclusivité de l’usage de certaines étoffes, est régie par les lois somptuaires5. Le luxe fait l’objet de vifs débats dans ce siècle des Lumières : nécessité ou futilité ? C’est la fameuse « querelle du luxe » qui voit s’affronter Rousseau et Voltaire.

Même si l’ambitieuse politique colbertiste a conduit à un accroissement fort et rapide des manufactures d’exception, Paris et la France n’ont, alors, pas le monopole de la production du luxe. En Saxe, un jeune chimiste met au point une porcelaine dure similaire à la porcelaine chinoise. En 1710 ouvre, à Meissen, la manufacture de porcelaine qui produira quelques chefs-d’œuvre du XVIIIe siècle avec ses motifs peints et son travail en relief.

En Angleterre, le procédé de fabrication du cristal est mis au point en 1627. En 1759, Josiah Wedgwood fonde un atelier de céramique qui deviendra rapidement l’un des plus fameux de la planète. Dès 1774, Catherine de Russie lui commandera un service et lui garantira un rayonnement au-delà de son pays.

A Paris, dès 1723, par exemple, le fourreur Revillon établit sa boutique. En 1764, toujours dans l’esprit du développement d’une industrie manufacturière nationale, une verrerie ouvre à Baccarat, en Lorraine. A l’origine, il s’agit d’une fabrique de verres et de miroirs. Ce n’est que cinquante deux ans plus tard que Baccarat ouvre son premier four à cristal. En 1775, l’horloger Suisse Breguet ouvre un atelier quai de l’Horloge à Paris. Il fait évoluer les mécanismes des montres avec ses trouvailles et ses innovations techniques. Marie- Antoinette devient alors une de ses clientes. Au fil des années, la maison Breguet créera des modèles pour les grands de ce monde, ce qui lui permettra de bâtir sa légende à travers les époques (Napoléon, Churchill, la Reine Victoria ou Arthur Rubistein).

Marie-Etienne Nitot ouvre son atelier de joaillerie en 1780. En 1802, il accède à la notoriété en devenant le fournisseur officiel de Napoléon 1er. Il réalisera, notamment, les bijoux du sacre ainsi que ceux de ses mariages. La maison deviendra Chaumet en 1885 et s’installera au 12, Place Vendôme en 1907. Mettant fin au monopole anglais, les verreries royales de Saint-Louis découvrent, enfin, la technique de mise au point du cristal en 1781.

Rose Bertin est la première personnalité moderne influente de la mode. « Ministre des Modes » de Marie-Antoinette, elle dicte les tendances à la cour de Louis XVI : les tons pastel, la mode pastorale, le naturel mais aussi les silhouettes les plus précieuses sont

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