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FRANCES ARGUMENTOS

16 de Marzo de 2014

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1. Rappel de l’objet d’étude en classe de 1re

L’argumentation : convaincre, persuader et délibérer

Il s’agira de réfléchir aux modalités de l’argumentation directe ou indirecte à travers les problèmes que posent les différentes formes de l’essai, de la fable ou du conte philosophique.

Corpus : une œuvre littéraire ou un groupement de textes, au choix du professeur, accompagnés de textes et de documents complémentaires (pouvant inclure des articles de presse et des images).

Perspectives d’étude : analyse de l’argumentation et des effets sur le destinataire ; connaissance des genres et des registres.

Extrait du Bulletin officiel de l’Éducation Nationale du 18 octobre 2006. [Lien]

Cet objet est essentiel car il conduit à la pratique de la dissertation et dans une certaine mesure à celle du commentaire composé.

2. Définition

2.1 Qu’est-ce qu’argumenter ?

L’objectif du discours argumentatif consiste à propos d’un thème (un sujet) de soutenir une thèse (un point de vue, une opinion) qui réponde à une problématique1. Il faut convaincre un adversaire, soit pour modifier son opinion ou son jugement, soit pour l’inciter à agir.

Quelques exemples pour mieux faire comprendre ces notions :

Un thème est un sujet de discussion plus ou moins précis, délimité : le tabac, les usages du tabac, les usages sociaux du tabac, les méfaits du tabac, tabac et drogue, tabac et addiction…

Une problématique est formulée sous forme d’une question à propos du thème : le tabac est-il dangereux ? Pourquoi les jeunes gens fument-ils ? Quels sont les usages du tabac ?…

Une thèse est une réponse à cette problématique, une prise de position tranchée ou nuancée : oui, fumer est dangereux… Fumer est dangereux, toutefois la quantité, le type de pratique et l’attachement au produit nuancent le pronostic…

Argumenter, c’est donc définir la stratégie la plus efficace, la plus habile pour

• faire connaître sa position, sa thèse,

• la faire admettre à un lecteur ou à un auditoire,

• ébranler des contradicteurs, faire douter un adversaire, faire basculer les indécis,

• contredire une thèse opposée, critiquer une position contraire ou éloignée,

• démontrer avec rigueur, ordre et progression,

• se mettre en valeur,

• servir une cause, un parti, une foi…

• marquer les esprits par des effets de logique, de présentation, de mise en perspective, des procédés oratoires…

Toutes ces finalités isolées ou combinées donnent naissance à une variété de formes et de tonalités qui rendent chaque tentative d’argumentation très originale et parfois difficile à discerner.

Ainsi une argumentation peut paraître

• lâche ou serrée,

• courte ou longue,

• formelle ou informelle,

• lourde ou subtile,

• produite avec une économie de moyens ou au contraire donner l’impression de pilonner,

• classique ou novatrice,

• un long siège ou un coup d’audace,

• simple ou à effets,

• sérieuse ou bouffonne,

• évidente ou ironique,

• directe ou indirecte,

• agressive ou complice…

2.2 L’approche par les trois verbes

Argumenter, c’est vouloir convaincre, persuader, ou délibérer.

Si argumenter consiste à soutenir ou à contester une opinion, cette tentative vise aussi dans le même temps à agir sur le destinataire en cherchant à le convaincre ou à le persuader.

Argumenter, c’est donc justifier une opinion que l’on veut faire adopter, partager en tout ou partie. On cherche alors à convaincre par l’usage de la raison et à persuader en faisant appel aux sentiments et à l’affectivité.

Argumenter, c’est aussi tenir compte de thèses différentes des nôtres, avec lesquelles nous allons entrer en discussion dans une délibération, solitaire (monologue délibératif) ou collective (dialogue).

2.2.1 Convaincre

Pour convaincre, celui qui argumente fait appel à la raison, aux facultés d’analyse et de raisonnement, à l’esprit critique du destinataire pour obtenir son accord après mûre réflexion.

Il formule une thèse2.

Il s’aide d’arguments, c’est-à-dire des éléments de preuve destinés à l’étayer ou à la réfuter.

Ces arguments sont eux-mêmes illustrés par des exemples variés : tirés de l’expérience personnelle, des lectures, des divers domaines de la connaissance : sciences, histoire, philosophie… Ce peut être des références à d’autres penseurs ou écrivains (citation), à des anecdotes amusantes ou frappantes (paraboles), à la sagesse des nations (proverbes) à des valeurs symboliques ou culturelles partagées (zoomorphisme, mythes)…

Ces arguments sont présentés de manière ordonnée dans le cadre d’un raisonnement3 (inductif, déductif, critique, dialectique, concessif, par analogie, par l’absurde…) sous forme de plan et d’une progression argumentative (le plus souvent selon la loi d’intérêt : du moins important au plus important4) où ils sont souvent reliés entre eux par des connecteurs logiques qui jouent le rôle de balises ou de poteaux indicateurs. Les connecteurs les plus importants sont ceux qui soulignent la causalité. On peut citer ensuite ceux qui ordonnent la présentation. On conseille à l’orateur ou à celui qui présente son exposé d’abuser de ces signaux pour capter l’attention de son auditoire ou du moins pour éviter de la perdre. (Nous en sommes à cette étape, nous venons de celle-là, nous allons aborder celle-ci).

Il s’inscrit dans une stratégie argumentative : développer ou réfuter une thèse, concéder, débattre. Le schéma argumentatif peut varier : le locuteur peut choisir de défendre sa propre thèse et de passer sous silence celle de ses adversaires dans une « splendide indifférence » ; il peut aussi commencer par réfuter la thèse adverse ou, à l’inverse, il peut se montrer conciliant en acceptant quelques points (mineurs) de la thèse adverse afin de mieux disposer le destinataire à accepter la sienne. Tout dépend du rapport de forces réel ou supposé.

2.2.2 Délibérer

Délibérer, c’est examiner les différents aspects d’une question, en débattre, y réfléchir afin de prendre une décision, de choisir une solution. C’est donc se confronter à ses propres objections ou à celles d’autrui, avant de construire sa propre opinion. Cette nécessaire étape de la réflexion personnelle permet de considérer l’avis d’autrui et de peser la vérité (ou l’accord au réel) de différentes positions avant de décider.

La délibération est également essentielle au débat public dans une démocratie. Au cours d’un procès avant la sentence, les jurés sont amenés à délibérer.

L’essai, le dialogue ou l’apologue sont des genres littéraires particulièrement adaptés à l’expression d’une délibération.

2.2.3 Persuader

Quand le discours argumentatif fait appel aux sentiments ou aux émotions du destinataire, il cherche à persuader.

Il s’agit pour l’émetteur de jouer sur des valeurs et des repères culturels communs.

En effet une argumentation met en jeu, de manière explicite ou implicite, un système de pensée. Le locuteur, s’il veut toucher son destinataire, doit s’efforcer de comprendre le système de valeurs de ceux auxquels il s’adresse.

Ainsi la défense d’une thèse s’appuiera sur des principes universels ou du moins en principe partagés par la majorité : la Vérité, le droit au bonheur, l’équité, la sincérité…, ou sur les valeurs admises par un groupe social déterminé : l’honneur, le courage, la probité, le travail, le patriotisme…

Cette thèse s’appuie également sur des références culturelles communes qui font naître une complicité propice à l’adhésion : jeux de mots, traits d’esprit, intertextualité, connotations, détournements, allusions…

Le discours va se faire à la fois expressif et impressif, il va essayer de transmettre des émotions fortes, d’impressionner le destinataire pour agir sur lui.

Le locuteur doit impliquer ses destinataires, leur faire considérer que sa thèse est aussi la leur, qu’ils partagent les mêmes combats et les mêmes intérêts.

II est ainsi amené à utiliser souvent le « tu » ou le « vous », parfois le « nous » qui crée une communauté d’intérêt. Il les prend à témoin au moyen d’interrogations oratoires dont il n’attend pas de vraies réponses. Ces questions rhétoriques ou fausses questions sont simplement destinées à animer le discours et à varier le mode de l’affirmation.

Il doit provoquer un phénomène d’identification à ses vues. L’adhésion recherchée est plus viscérale que réfléchie. Nous assistons alors à une modalisation forte. Le locuteur s’implique fortement dans son énoncé, il amplifie ses jugements par le recours à des termes mélioratifs ou péjoratifs, à des adverbes d’intensité, à des images qui heurtent ou font rêver. Il spécule le plus souvent sur des réactions primaires : joie, peur, tristesse ou colère…

Pour persuader son lecteur ou son auditoire, le locuteur va jouer sur les émotions fortes de l’indignation ou de l’enthousiasme. Il peut exciter la pitié pour les victimes, l’indignation devant l’inacceptable, la révolte contre l’injustice. Ce type de discours recourt fréquemment au registre pathétique.

Certains indices

• L’emploi du champ lexical

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