Introduction à l’économie politique
pyrlc15Tutorial22 de Septiembre de 2011
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INTRODUCTION À L’ÉCONOMIE POLITIQUE
Objectifs du cours :
- Maîtriser les notions de base de l’économie et les théories économiques ;
- Maitriser les mécanismes économiques ;
- Comprendre les problèmes économiques contemporains fondamentaux.
Lectures :
Stiglitz et Walsh. Principes d’économie moderne
Krugman et Wells. Microéconomie, De Boeck
Exemple de sujets de dissertation :
➢ La concurrence des pays à bas salaires constitue-t-elle une menace pour les pays développés ?
➢ Le chômage, fatalité ou nécessité ?
➢ Comment expliquer le différentiel de productivité entre les Etats-Unis et l’Europe ?
➢ L’avenir du capitalisme ?
Examen 1er semestre :
➢ Le retour de la rareté.
Manuel de référence :
• Samuelson et Nordhaus, Économie, Economica, 18e édition, 2005.
Histoire de la pensée économique :
• Boncoeur et Thouement, Histoire des idées économiques (2 volumes), Armand Colin, 2004.
• Baslé et al., Histoire des pensées économiques (2 volumes : les fondateurs ; les contemporains) Sirey, 1993.
Dictionnaires :
• Beitone, Dictionnaire des sciences économiques, Armand Colin, 2006
• Beitone, Economie : Aide-mémoire, 3e édition, Sirey, 2006 (à préférer).
Revues :
• Alternatives économiques.
• Le Monde économie.
• Problèmes économiques, Documentation française.
⇒ L’économie à travers le prix Nobel, n°2637.
⇒ De quelques mythes et débats en économie, n°2688-89.
Ouvrages tournés vers l’actualité :
• OFCE, L’économie française en 2010, La Découverte, 2009
• Rapports du Conseil d’analyse économique
- La crise des subprimes, n°78
- Le partage des fruits de la croissance en France, n°85
Lectures recommandées :
• Flouzat et Pondaven, Economie contemporaine, Tome 1 – Les fonctions économiques, PUF 2004
• Delas, Economie contemporaine, Ellipses, 2008
• Lecaillon, Lepage, Economie contemporaine, De Boeck, 3ème édition 2008
• Artus et Virard, On comprend mieux le monde à travers l’économie, Pearson, 2008
• Landier et Thesmar, Le grand méchant marché, Flammarion, 2007
Blaser et al . Histoire de la pensée economique
Chapitre 1 – L’économie politique :
un aperçu
Pourquoi s’intéresser à l’économie ?
- Comprendre le monde où nous vivons : « Comprendre le fonctionnement de la vie économique, c’est comprendre la plus grande partie de notre vie. L’économie traite de ce que nous gagnons et ce que nous pouvons acheter. Elle est au cœur de la vie sociale » J.K. Galbraith.
- Devenir un acteur plus avisé de la vie économique
- Evaluer les politiques économiques : « Les idées, justes ou fausses, des philosophes de l’économie et de la politique ont plus d’importance qu’on ne le pense généralement. Les hommes d’action qui se croient parfaitement affranchis des influences doctrinales sont d’ordinaire les esclaves de quelque économiste passé. » J.M. Keynes.
I. Le domaine de l’économie politique.
A. L’émergence de la science économique.
1. La réflexion économique dans la Grèce antique.
Un des principaux philosophes à avoir étudié la pensée économique était Aristote, dans l’Éthique à Nicomaque (question de la justice économique dans la répartition des biens). L’économie avait alors un sens différent : « oikos » = maison ; « nomos » ordre, principe, règle loi. Les rapports marchands de l’époque étaient beaucoup plus limités, les entreprises étaient familiales et d’autoconsommation, il n’y avait pas d’information des prix et revenus, l’esclavage était très développé… La question de la monnaie ou de la justice dans l’échange était cependant très présente.
2. La pensée économique médiévale.
L’importance de l’Église est très forte dans la vie économique. L’intérêt du capital est interdit, tout enrichissement personnel est banni. St Thomas d’Aquin a développé deux grandes idées :
- la formation du juste prix ;
- des échanges justes.
3. Les mercantilistes.
À la Renaissance se développent des États où la richesse tient une place centrale. Les mercantilistes seront très proches du Prince afin qu’il s’enrichisse et développe sa force militaire. Le premier fut Antoine de Montchrétien (1575-1621) avec le Traité d’Economie Politique (1616). Sa théorie tourne autour du compte nul : ce que l’on gagne, d’autres le perdent. Se développent alors les exportations tout en limitant le plus possible les importations afin de récolter le plus d’or possible. Jean Bodin va analyser les conséquences de l’afflux provenant des conquêtes en Amérique : cette accumulation va engendre une inflation (ruine de l’Espagne). Un autre auteur, Colbert, va chercher à accroitre la richesse en développant l’industrie des manufactures. Les Britanniques développeront les exportations à travers le commerce et l’industrie.
4. Les physiocrates.
Les physiocrates considéraient qu’il existe une harmonie dans les sociétés. François Quesnay (1694-1774) développe le circuit économique (comparé à la circulation sanguine). Autre auteur : Jacques Turgot (1727-1781). Selon eux, il existe un « ordre naturel » et il faut découvrir les lois naturelles qui gouvernent l’économie, d’où l’émergence d’une pensée économique libérale. Seule l’agriculture produit de la richesse, l’industrie et les services la transforme. Ils sont les précurseurs d’une représentation chiffrée de l’économie (ou Comptabilité Nationale) à travers le Tableau économique d’ensemble (1758). Ce tableau va influencer de nombreux auteurs comme Keynes :
Dépense -> Production -> Revenus -> Dépense
La politique économique est celle du « laisser faire, laisser passer » (Gournay), il faut éliminer tous les obstacles aux échanges : Turgot va par exemple établir le libre commerce des céréales en un Marché national intégré (les rentes disparaissent).
5. Les classiques. La science des richesses
Ce sont les premiers vrais penseurs de l’économie. Le père de l’économie classique est Adam Smith (Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776). « l’économie politique propose d’enrichir à la fois le peuple et le souverain ». Origine de la richesse : progrès de la division du travail, accumulation du capital, impôt modéré. Pour lui, l’industrie est au même titre que l’agriculture une source de richesse. Il va aussi établir une distinction entre la valeur d’usage / l’utilité d’un bien et la valeur d’échange / le prix du bien. Ce prix dépend du temps de travail consacré à fabriquer ce produit. En outre, l’intérêt personnel mène à l’intérêt général, et ce grâce à la concurrence. Effectivement, sans concurrence, les rentes vont à l’encontre de l’intérêt général.
Cette analyse a été complétée par David Ricardo (1772-1823), banquier à La City, par Jean-Baptiste Say (1767-1803) avec le Traité d’économie politique (1803).
Ce qui caractérise les classiques, c’est aussi l’importance du mécanisme des prix dans le fonctionnement de l’économie. « Chaque individu travaille nécessairement à rendre aussi grand que possible le revenu annuel de la société. (…) Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d’une manière bien plus efficace pour l’intérêt de la société, que s’il avait réellement pour but d’y travailler » (A. Smith). C’est la « main invisible », c'est-à-dire que la concurrence joue l’équilibre, avec l’offre et la demande qui pilotent l’économie. Les classiques sont donc optimistes pour le court terme par la coïncidence entre intérêt privé et collectif : chacun travaille à augmenter la richesse de la société. Mais à long terme, ils considèrent que l’économie va se heurter à un Etat stationnaire puisqu’avec l’accroissement de la population, on va devoir mettre en culture des terres de plus en plus nombreuses. Cela va augmenter la rente foncière et modifier la distribution de revenus, engendrant ainsi une chute des profits avec les pénuries de terre. La croissance est donc vouée à chuter.
6. Marx.
Comme les classiques, Marx reprend l’analyse des classiques. Il représente l’économie en termes de classes sociales antagonistes : les travailleurs, les propriétaires fonciers et les capitalistes. Ces classes sociales sont antagonistes. Il reprend la théorie de la valeur travail. Il partage le pessimisme sur l’avenir du système capitaliste, du fait de la baisse tendancielle du taux de profit par la concurrence des prix. Toutefois, il pense que cette baisse est le fait de la concurrence entre les capitalistes.
Mais Marx est en rupture avec les Classiques. En effet, il considère qu’il n’existe pas de loi économique
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