LA BIRMANIE, LE REVEIL D’UNE DEMOCRATIE
Sparty73Trabajo13 de Septiembre de 2016
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06/11/2015
ESCD 3A | Mathieu POURCHIER Cours Asie de M. Zaidi
LA BIRMANIE, LE REVEIL D’UNE DEMOCRATIE ?
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Sommaire
Introduction ............................................................................................................................................. 3
La Birmanie, du colonialisme à « l’ouverture » ....................................................................................... 4
Une position stratégique et de grandes richesses .................................................................................. 6
Le nouvel Eldorado des investisseurs ...................................................................................................... 7
Conditions de vie en voie d’amélioration ? ............................................................................................. 9
Les élections, acteurs et enjeux ............................................................................................................ 11
Conclusion ............................................................................................................................................. 14
Sources .................................................................................................................................................. 15
Vidéos ................................................................................................................................................ 15
Sites internet ..................................................................................................................................... 15
Journaux ............................................................................................................................................ 16
Autres ................................................................................................................................................ 16
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Introduction
Le 8 novembre auront lieu en Birmanie (ou Myanmar) des élections législatives décisives, les partis d’opposition espèrent devenir majoritaires au parlement mais les militaires qui ont dirigé le pays pendant plus de 50 ans vont-ils jouer le jeu ?
Même si cette junte militaire s’est auto dissoute en 2011 pour monter un gouvernement civil, elle est toujours dirigée par les mêmes généraux en vêtements civils. Ils ont cependant pris de nombreuses réformes d’ouverture et de développement économique en invitant les investisseurs étrangers et les touristes. Mais cela améliore-t-il vraiment les conditions de vie dans ce pays coupé du monde pendant plus d’un demi-siècle ?
Revenons d’abord sur un petit historique du pays pour mieux comprendre la situation, nous verrons ensuite les grandes richesses du pays ainsi que son positionnement géographique stratégique. La 3ème partie portera sur les nombreux investisseurs étrangers qui reviennent vers ce pays après la levée de l’embargo international et nous en verrons l’impact sur les conditions de vie de la population. Nous finirons enfin par l’actualité des élections en voyant ses acteurs et ses enjeux.
Figure 1 Moines bouddhistes protestant durant la révolution safran
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La Birmanie, du colonialisme à « l’ouverture »
En 1948, la Birmanie se libère de ses colons Britanniques présents depuis 1824 et tente de mettre en place un régime démocratique.
Ceci jusqu’au coup d’état mené par Ne Win en 19621. Il va alors fonder le Parti du Programme Socialiste Birman (PPSB) qui, comme tout les autres partis socialistes d’Asie très emprunt du communisme. On assiste à la mise en place d’un régime autarcique qui coupe la Birmanie du reste du monde et où toute opposition et oppression des minorités ethniques et religieuses est réprimande par le sang.
En 1988, Ne Win est contraint de démissionner après une faillite engendrant un soulèvement populaire. Than Shue est promu ministre de la défense et va diriger le pays (même si il sera officiellement dirigé par un Conseil d’Etat pour la Paix et le Développement). Le pays va alors connaître une période particulièrement sanguinaire aux mains de celui surnommé « le Bulldog ».
La junte va officiellement se dissoudre et laisser place en 2011 à un pouvoir civil dirigé par le président Thein Sein (ancien général). Cependant Than Shue, l’ancien président militaire, est toujours très influent.
Ce nouveau pouvoir va officiellement effectuer un revirement complet :
- Suppression du bureau de la censure (il y a cependant toujours une loi qui punit toute « pensée contraire au bien-être national »)
- Libération d’Aung San Suu Kyi et d’autres prisonniers politiques
- Ouverture économique aux investissements étrangers
Tout ceci a conduit l’Union Européenne et les Etats-Unis à suspendre ou lever en 2012 l’embargo et les sanctions qu’ils imposaient au pays depuis les années 19902 (sauf sur les ventes d’armes) avec notamment la suspension de l’interdit de visa pour les dirigeants birmans et la levée du blocus des produits birmans.
Jusqu’alors, la Birmanie avait des relations internationales très peu développées, mais ses dernières réformes l’ont rapprochée de la communauté internationale, notamment des Etats-Unis et des autres pays de l’ASEAN (une organisation économique, politique et culturelle de pays d’Asie du Sud-est dont la Birmanie fait partie). Cette dernière pourrait jouer un rôle très important dans le développement du pays dans les prochaines années.
1 « The Ne Win Years: 1962-1988 ». Oxford Buma Alliance. Consulté le 05/11/2015. En ligne. <http://www.oxfordburmaalliance.org/1962-coup--ne-win-regime.html>
2 « L'Europe lève les sanctions contre la Birmanie, sauf sur les armes ». Libération. Publié le 22/04/2013 (consulté le 05/11/2015). En ligne. <http://www.liberation.fr/planete/2013/04/22/l-europe-leve-les-sanctions-contre-la-birmanie-sauf-sur-les-armes_898066>
Figure 2 Le général Ne Win
Figure 3 Le général Than Shwe
Figure 4 L'ancien général aujourd'hui président Thein Sein
Figure 5 Pays membres de l'ASEAN
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Les rapports internationaux politiques deviennent plus aisés que qui permet le développement des affaires et l’arrivée d’investisseurs étrangers, but recherché par le nouveau gouvernement qui a besoin d’opportunités économiques pour relancer le pays.
La levée de sanctions internationales va permettre au pays de se moderniser et le pousse à écouter les recommandations des pays partenaires notamment à propos des élections.
En effet, pour garder ces accords et ce lever de sanctions, il va falloir que les élections du 8 novembre 2015 soient bel et bien démocratiques. Dans le cas contraire, d’autres sanctions seront prises.
« Petit » bémol à cette situation qui semble dans une très bonne dynamique : même si ce nouveau gouvernement semble bien plus ouvert, il n’en est pas moins autoritaire avec 50% de son PNB alloué au financement de l’armée qui a comme principal but de contrôler la population notamment par le biais de répressions violentes.
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Une position stratégique et de grandes richesses
Historiquement, la Birmanie était un pays très riche d’Asie du Sud-est grâce à ses exportations de riz.
Elle bénéficie d’un positionnement stratégique entre deux géants aux économies dynamiques que sont l’Inde et la Chine3. Elle joue un rôle de tampon entre les deux, entretenant des relations commerciales autant avec l’une qu’avec l’autre : passage d’oléoducs et de gazoducs depuis la Chine et construction d’une route entre Birmanie et le Nord-est de l’Inde4.
Son 3ème pays frontalier est la Thaïlande.
Aujourd’hui, ses principaux partenaires commerciaux sont la Chine, Hong Kong, le Japon, la Corée du Sud et Singapour.
La Birmanie a la particularité de posséder deux capitales :
- Rangoon, au sud, l’ancienne capitale politique qui est restée la capitale économique. Sa place au bord de l’océan Indien est un avantage commercial considérable pour envoyer les ressources par voie maritime.
- Naypyidaw, au centre, la nouvelle capitale politique depuis 2008. Elle fut créée de toute pièce en 2005 par la junte au milieu du pays pour mieux « surveiller » les ethnies à problème du Nord.
En plus de sa situation stratégique, les terres birmanes ont une abondance de matières prem
ières (riz, minerais, gaz, pétrole). Par exemple, on trouve dans le centre du pays la région de Mogok d’où l’on extrait les plus beaux rubis du monde (on trouve dans ces mines beaucoup d’enfants).
Le problème est qu’une partie du business est contrôlé en sous-main par l’armée. En effet, l’Union of Myanmar Economics Holding Ltd. (conglomérat de l’armée) a la main sur tous les secteurs clés de l’économie Birmane (rubis sur lesquels elle touche 28% sur les ventes, banque, transport, textile et bière).
Il y a aussi les « Croonis » qui sont des gens très riches qui soudoient les généraux pour obtenir de nombreuses opportunités économiques.
La Birmanie est également la plaque centrale de la vente de drogue en Asie du Sud (notamment de l’opium). L’argent de cette contrebande finance notamment les guérillas des ethnies du Nord.
3 « UN PRINTEMPS BIRMAN ? (1/2) ». ArteTV. Consulté le 05/11/2015. En ligne. <http://ddc.arte.tv/nos-cartes/un-printemps-birman-1-2>
4 Dessous des Cartes « Un printemps
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